Das Deutsche Lichtbild, 1927-1938


Das Deutsche Lichtbild  , anthologie annuelle de la photographie allemande publiée par les Editions Bruno Schultz, comprend 11 volumes parus de 1927 à 1938, dont un numéro double de 1928-1929.

Chaque volume compte environ 160 photographies, soigneusement reproduites en pleine page. L’annuaire s’attache à présenter les richesses du medium. Des contributions littéraires de « personnalités éminentes » de la photographie introduisent les images. Paysages, portraits, travaux scientifiques et autres expérimentations sont éclairés par des explications techniques en fin de volume.

L'Allemagne est à la pointe de la photographie européenne à la fin des années 1920 : on croise au fil des pages les photographies de Lazlo Moholy-Nagy, Albert Renger-Patsch, Karl Blossfeldt, Alfred Eisenstadt, Martin Munkasci, Erich Salomon, Bill Brandt, jusqu’à ce que l’arrivée au pouvoir du parti Nazi interrompe ce bouillonnement créatif.

Adolf Hitler préface l’album de 1934 et la modernité fait place à la propagande.
 L’annuaire paraît de nouveau de 1955 à 1979, édité par Wolf Strache. Otto Steinert, le père de la Subjektive Fotografie  , le rejoint en 1960 et tente de renouer avec les traditions modernistes.

 
 
 
 

Diversion, revue illustrée des laboratoires Longuet, années 1930


Diversion s’inscrit dans la tradition des revues des années 1930 commanditées par les industries pharmaceutiques et richement illustrées par la photographie. Luxueuses et confidentielles, puisque réservées aux médecins, elles sollicitent et rémunèrent la nouvelle génération de photographes pour l’illustration des reportages mais aussi pour la publicité en plein essor. L’impression en héliogravure sert une mise en page soignée, ou les photographies, les textes et les dessins s’accordent élégamment sur la double page.

Diversion
Rédacteur en chef : H. Carles, édition des Laboratoires Longuet, vers 1935
Format : 21 x 27 cm
(collection de 42 exemplaires, du n°1 au n°44, n°inv. MNN.2013.12.1)

Impression en héliogravure : M. Dechaux, Hélios-Archerau, Aulard

Textes  de Pierre Mac Orlan, Henry de Montherlant, Maurice Dekobra, Luc Durtain, Paul Chak, André Toulemon, Jérôme et Jean Tharaud, Louis Blériot, Paul Morand, Maurice Bedel, Joseph Kessel, Claude Farrère, Joseph Peyre, Henri Malherbe, Jacques Soustelle, René Benjamin, Abel Bonnard, Jacques de Lacretelle, Camille Mauclair, Gabriel Hanotaux, René Jouglet, Edouard Helsen, Louis Gillet, Raymond Escholier, Marcel Aubert, Abel Hermant
Photographies  de Jean Moral, Keystone, Wilde Word, Lévy-Neurdein, François Kollar, Michaud, Pierre Verger, Jean Roubier, Pierre Boucher, Schall, Boissonnas, Nora Dumas, Emeric Feher, Brassaï, Ergy Landau, Denise Bellon

 
 
 
 
 
 
 

Italie Voyages, la propagande touristique de l’Etat fasciste italien


Au début du 20ème siècle, dans la tradition du « voyage en Italie », le touriste français vient savourer dans la Péninsule le bel paese , et découvrir un patrimoine culturel, artistique et religieux, conforme à l’image véhiculée par la littérature de voyage.
Le tourisme ne disparait pas avec la démocratie et l’Etat fasciste, dans les années 1930, met en place une propagande attentionnée et dynamique pour attirer l’étranger et magnifier l’Italie nouvelle.
Pour vanter les traditionnelles beautés mais aussi les changements opérés par le fascisme, le gouvernement de Mussolini finance de nombreuses publications touristiques, en plusieurs langues, diffusées par l’Ente Nazionale per il Turismo Italiano (ENIT). Les autorités italiennes vont même jusqu’à proposer de fortes réductions sur les tarifs ferroviaires ou pour la visite de l’Exposition de la Révolution Fasciste.
Les photographies illustrent et appuient le discours de propagande. Tout en s’encrant dans la richesse du glorieux passé de l’Italie, il s’agit de montrer un pays moderne, digne, sérieux et discipliné, comme Mussolini l’écrit dans l’une de ses revues le 14 février 1935 : « Je désire que l’Italie soit visitée par le plus grand nombre possible de touristes étrangers. Ils trouveront un pays très beau, un peuple qui aime l’ordre et qui est sincèrement accueillant. »

 
 
 
 
 
 
 

Dominique Darbois et la collection "Enfants du Monde"


Dominique Darbois, décédée le 7 septembre dernier, a marqué un des genres du livre de photographies : le livre pour enfant. La collection « Enfants du Monde » est le fruit d’une remarquable et durable association entre la photographe et les éditions Fernand Nathan. Pendant 26 ans, de 1952 à 1978, elle publie 20 livres racontant la vie quotidienne des enfants à travers le monde, avec les photographies rapportées de ses nombreux voyages. Présentées sous forme de photomontages, elles sont accompagnées de motifs graphiques vifs et colorés. Les maquettistes se nomment Pierre Pothier, Gloria de Herrera, Claude Maurel, ou J.D. Lortsch. Auteur des textes la plupart du temps, Dominique Darbois préfère le commentaire didactique et réaliste au récit de fiction. La série connaîtra un grand succès et sera traduite dans plusieurs langues.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le livre de l'alimentation saine et savoureuse, Ministère de l'industrie alimentaire de l'URSS, 1953


KNIGA O VKUSNOY I ZDOROVOY PISHCHE /
Livre examiné et approuvé par l'Institut de la nutrition, de l'Académie des Sciences Médicales de L'URSS .

Ce livre symbolise une étape dans la construction de l'identité soviétique.

Présent dans tous les foyers, réédité sur plusieurs décennies, vendu à 8 millions d'exemplaires, le "Kniga" est dédié à la cuisine des quinze républiques de l'URSS.
Le nouvel empire communiste trouve là un moyen d'exprimer l'amitié entre les peuples soviétiques.
L’objectif est clair : libérer la femme aux fourneaux de cet esclavage au sein de la famille, collectiviser les repas et ainsi travailler à une identité collective pour tout le peuple soviétique. La nourriture fait partie du processus de production et c’est ainsi que l’on doit l’aborder : de manière rationnelle, pragmatique et simple.
 
Pratique, le Kniga fournit des recettes et techniques pour préparer les aliments modernes, et des conseils sur l'hygiène et la nutrition.
Instrument de propagande, il vante les succès de l'industrie agro-alimentaire soviétique.
 
Les photographies couleurs en pleines pages, lourdement retouchées, illustrent le mythe de l'abondance, illusion cruelle de prospérité qui donnent à voir des produits alléchants et luxueux, la plupart du temps indisponibles ou inaccessibles.
 
Une première version est parue en 1939 ; puis en 1952, une version comprenant des citations de Staline. Elles ont été supprimées dans cette version de 1953, après la mort de ce dernier.