Visions d'artistes :
Photographies pictorialistes 1890-1960
16.06 ... 16.09.2018
vernissage / vendredi 15 juin à 19h
Chapitre majeur de l’histoire de la photographie, le pictorialisme est un courant esthétique international né vers 1890 dont l’objectif était de faire admettre les potentialités créatives de l’image photographique en produisant des épreuves possédant des qualités d’art.
Le commissariat de cette exposition est assuré par Julien Faure Conorton, docteur en histoire et théorie des arts, historien de la photographie spécialiste du pictorialisme, accompagné de Sylvain Besson/ musée Nicéphore Niépce.
L'exposition s'accompagne d'un catalogue publié aux éditions Cahiers du Temps,
120 pages, 20€
Désireux de libérer la photographie de la simple fonction mimétique et documentaire à laquelle on la cantonnait depuis son invention, les adeptes de la « photographie artistique », comme on l’appelle alors, vont créer des images où domine le sentiment personnel, des images qui relèvent de la poésie et du rêve, qui suggèrent plus qu’elles ne montrent, produisant avant tout une impression pour susciter, chez l’observateur, un sentiment, une émotion esthétique. Pour ce faire, les « photographes artistes » recourent à l’interprétation , c’est-à-dire l’intervention de l’auteur dans le processus de création de l’image par divers moyens techniques destinés à en transformer l’aspect pour que d’un cliché (le négatif ) naisse une oeuvre d’art photographique (l’épreuve d’exposition). Au tournant du XXe siècle, le pictorialisme connaît un immense succès à travers le monde et compte des milliers d’adeptes qui diffusent leurs créations par le biais d’ambitieuses expositions internationales et de luxueuses publications.
Fruit de recherches et de découvertes récentes, l’exposition Visions d’Artistes – la première consacrée au pictorialisme depuis plus d’une décennie en France – propose au public une vision renouvelée et élargie de l’aventure pictorialiste à l’échelle européenne. S’appuyant sur les collections du musée Nicéphore Niépce, riches notamment des fonds Robert Demachy et Charles Lhermitte, mais également d’épreuves de Constant Puyo, José Ortiz-Echagüe ou Alfred Fauvarque-Omez, elle réunit plus de deux cents photographies, expression du talent de nombreux auteurs, certains célèbres, d’autres méconnus, d’autres encore restés totalement inconnus jusqu’à ce jour. La plupart des oeuvres exposées le sont pour la première fois. Elles ont été réalisées sur plus d’un demi-siècle, des années 1890 à la fin des années 1950, les ambitions pictorialistes n’ayant pas disparu après la Première Guerre mondiale, contrairement à ce qu’a longtemps suggéré le récit traditionnel de l’histoire de la photographie.
Aujourd’hui reconsidéré, ce récit doit céder la place à une nouvelle histoire, une histoire qui prenne en compte la pérennité des idéaux pictorialistes, idéaux unis autour d’une ambition commune : créer des photographies qui ne se contentent pas de reproduire le réel mais qui l’interprètent, comme autant de visions d’artistes.