Henri Dauman
The Manhattan Darkroom
11 02 ... 21 05 2017

 

Henri Dauman, photographe français né à Paris en 1933, s’exile aux Etats-Unis en 1950. A son arrivée, fasciné par l’élégance de Manhattan, il développe une série d’images architecturales sur New-York, ville qu’il n’aura de cesse de photographier.
De rencontres en commandes, Marilyn Monroe, Jacqueline Kennedy, Andy Warhol, ou Elvis Presley deviennent des modèles de choix. Devenu photojournaliste reconnu, il collabore avec tous les grands titres américains et européens : Life, NY Times, Paris Match,…
Témoin des grandes avancées sociales américaines, notamment les mouvements Civic Rights, Dauman fera de la liberté d’action du photographe, une morale et un combat.

Exposition co-produite avec Muse Association
avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Bourgogne Franche-Comté
et de la société des Amis du musée Nicéphore Niépce
sur une idée originale de Vincent Montana.
Commissariat : François Cheval, Audrey Hoareau, et Emmanuelle Vieillard
Les tirages de l’exposition ont été réalisés par le laboratoire du musée Nicéphore Niépce sur du papier Canson.

www.manhattan-darkroom.com

The Manhattan Darkroom , exposition rétrospective du travail du photographe Henri Dauman, présente près de cent cinquante photographies qui proposent un parcours dans l’histoire récente des États-Unis.
 Dans les années 1960, New York est le creuset de toutes les transformations. Des premières expositions d’Andy Warhol à l’émergence du Minimal Art, Henri Dauman nous place au coeur d’une scène artistique dynamique et conquérante. John Lindsay et John Fitzgerald Kennedy expérimentent de nouvelles formes de marketing politique, la communication change. La société américaine est alors en pleine mutation, les minorités manifestent, dans Life , mais surtout dans le New York Times , le photographe s’en fait l’écho, toujours avec originalité. Plus qu’une exposition photographique, The Manhattan Darkroom est un mémorial de l’Amérique moderne.

Devenu orphelin pendant la seconde guerre mondiale, Henri Dauman émigre aux États-Unis en 1950. Il part, seul avec son appareil, retrouver un oncle établi à New York. C’est là qu’il commence sa carrière de photographe. Tout d’abord correspondant pour la presse française et internationale, il rejoint assez rapidement les magazines américains alors prospères. Il conserve néanmoins un statut d’indépendant, ce qui l’autorise à travailler pour le supplément culturel du New York Times . Henri Dauman ne manque pas de qualités. On apprécie son bilinguisme, sa disposition et on lui trouve un style propre. Cadrages subtils et efficaces, relations proches avec le sujet, sens de la narration sont appréciés des rédacteurs en chef qui lui confieront couvertures et reportages couleur.
 L’Amérique est une fascination, mieux même, une sidération. Les premières images attestent de l’étonnement du jeune homme devant la puissance et l’élégance architecturale de la ville. Plus tard encore avec « Looking up » [1960] et « Roof top living in New York » [1963], Henri Dauman ne cessera de portraiturer, fasciné, la seule ville qui compte : New York. Dans Greenwich Village, où il s’est installé, il saisit l’esprit désinvolte et décomplexé. Dans le Bronx, c’est un tout autre monde qu’il dépeint. Il expose sans détours une jeunesse en rupture, inventant ses propres codes.

La presse apprécie particulièrement ses portraits. Muni d’appareils chargés en couleur et en noir et blanc, il joue des deux supports pour évoquer avec justesse, ce qu’il pense être la nature véritable du personnage. Il se plaît à dresser des biographies et à cerner la figure de son sujet. Toujours au plus près, il espère gratifier le lecteur d’une image qui ne soit pas qu’une simple illustration. Ses portraits [Jane Fonda, Marylin Monroe, Elvis Presley, Jean-Luc Godard...] sont emprunts d’un sentiment de proximité avec le sujet. La priorité d’Henri Dauman, c’est de raconter des histoires. L’homme avoue sa dette au cinéma et à sa grammaire. Séquences, short cuts, plans rapprochés, fondus au noir, jeux de lumière, tout l’arsenal du cinéma est convoqué pour que l’image, la légende et les textes ne fassent plus qu’un. À l’efficacité du cinéma américain répond la justesse de la mise en page du magazine. Ce style n’est pas qu’un hommage, il répond à la concurrence grandissante des médias émergents. Ruse de l’histoire, c’est au moment où ses reportages sont les plus aboutis [ funérailles de John Fitzgerald Kennedy, 1963] que l’emprise de la télévision est totale. L’âge d’or des magazines s’achève. Ce tournant, moment crucial dans l’histoire de la communication, Henri Dauman le préfigure dans son portrait prémonitoire de Marshall Mac Luhan [1974].

L’oeuvre photographique d’Henri Dauman apporte un nouveau regard sur l’Amérique. À un moment clé, celui du renouvellement des générations, quand les États-Unis renouvellent leurs idées, leurs formes et leurs modèles se rejoignent, elle offre le visage contrasté du doute, de la lutte et de l’espoir. Cette vision est celle d’un homme qui, grâce à son parcours atypique et à la justesse de son regard, sera en première loge pour nous raconter cette histoire et nous livrer des images inédites.

Autour de l’exposition :
Visite de l’exposition avec Henri Dauman,
samedi 11 février 15 h 30
suivie d’une séance de dédicaces.

Publication:
Henri Dauman / The Manhattan Darkroom
Photographies : Henri Dauman
Textes : François Cheval et Audrey Hoareau
Livre d’exposition / collector édition
Palais d’Iéna / Paris,
2014
Format : 28,5 x 20 cm
128 pages